🆕 PLF2024 – Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture)

🆕 PLF2024 – Projet de loi de finances pour 2024 (1ère lecture)

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 dĂ©termine les recettes et les dĂ©penses du budget de l’État. PrĂ©sentĂ© chaque annĂ©e par le Gouvernement, il est dĂ©composĂ© en 32 missions (Éducation, justice, santé…) comportant elles-mĂŞmes des sous-programmes. Avec un pĂ©rimètre de dĂ©penses de l’État prĂ©vu Ă  491 milliards d’euros pour 2024, il n’est cependant pas le principal poste de dĂ©penses publiques, le projet de loi de financement de la sĂ©curitĂ© sociale (PLFSS) pour 2024 dont je suis Rapporteure GĂ©nĂ©rale prĂ©voit près de 640 milliards de dĂ©penses pour 2024.

Le budget de l’État est d’abord prĂ©sentĂ© en Conseil des Ministres. Comme le PLFSS, il est basĂ© sur des scĂ©narios macro-Ă©conomiques de croissance et d’inflation : 1,4 % de croissance et 2,6 % d’inflation en 2024

Les modalitĂ©s qui Ă©tablissent son adoption sont particulières et encadrĂ©es par la constitution. Contrairement Ă  une loi « classique », il doit ĂŞtre adoptĂ© par le Parlement en 70 jours après son dĂ©pĂ´t sur le bureau de l’AssemblĂ©e nationale. Parce qu’il n’est pas possible d’envisager un « shutdown », comme c’est le cas par exemple aux Etats-Unis oĂą le budget peut ĂŞtre bloquĂ© (ce qui empĂŞche la rĂ©munĂ©ration des fonctionnaires) aucune limitation de recours Ă  l’article 49.3 de notre constitution n’existe. 

Comme le PLFSS 2024, le PLF 2024 est un texte de responsabilité collective dans la lignée de la mise en œuvre de la loi de programmation des finances publiques (LPFP.) Il comporte un objectif ambitieux : celui du rétablissement de nos comptes publics par le retour du déficit en dessous de 3 % du PIB à horizon 2027. Ce déficit est déjà en baisse : avec 4,9 % en 2023, il est prévu de se réduire de nouveau à 4,4 % en 2024. 16 milliards d’euros d’économies seront prévus par la sortie progressive de dispositifs exceptionnels (mesures anti-inflation notamment). 

Le PLF 2024 permet cependant de financer nos prioritĂ©s pour l’école et la formation. 5,5 milliards d’euros supplĂ©mentaires seront consacrĂ©s pour l’éducation et la formation de tous. Nous sommes en effet convaincus que c’est par l’éducation que nous formerons de futurs citoyens responsables. L’attentat terroriste ignoble d’Arras contre le professeur Dominique Bernard en octobre dernier, vient nous rappeler l’importance de l’école de la RĂ©publique dans la lutte contre toutes les formes d’obscurantisme. Les enseignants seront donc revalorisĂ©s et nous investirons massivement.

Un effort significatif sera en outre donnĂ© Ă  nos armĂ©es en accord avec la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. Sur le rĂ©galien (armĂ©e, police, justice), 4 milliards d’euros sont dĂ©ployĂ©s dans un contexte international et sĂ©curitaire en proie Ă  de l’incertitude, mais aussi dans le cadre de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP2024) qui nĂ©cessite une sĂ©curitĂ© accrue.   

Parmi ces crĂ©dits en hausse, notre budget pour 2024 dĂ©die aussi une augmentation inĂ©dite pour la transition Ă©cologique avec 40 milliards d’euros engagĂ©s. Des mesures ambitieuses y sont dĂ©veloppĂ©es. C’est notamment la prĂ©cision du livret d’épargne avenir climat qui permettra aux jeunes de moins de 21 ans de disposer d’une Ă©pargne exemptĂ©e d’impĂ´t sur le revenu, la crĂ©ation d’un crĂ©dit d’impĂ´t au titre des investissements dans l’industrie verte dit « C3IV Â» ou encore la poursuite du soutien Ă  l’hydrogène. Pour nos transports, le budget consacrĂ© au verdissement du parc de vĂ©hicules augmente de 0,2 millions d’euros afin de financer le bonus Ă©cologique.

Parce que nous sommes convaincus que la transition écologique passera par la rénovation énergétique, la poursuite du déploiement de « MaPrimeRenov’ » y est assurée. 5 milliards sont consacrés à la rénovation de bâtiments soit 1,6 milliard supplémentaire pour 2024. Le « PTZ » ou prêt à taux zéro, est par ailleurs étendu à 6 millions de Français ce qui constitue là aussi un accélérateur dans l’accession à la propriété et la rénovation énergétique.

Notre soutien aux collectivitĂ©s territoriales sera poursuivi par une hausse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) de 210 millions d’euros. Nous permettrons en ce sens aux territoires d’accĂ©lĂ©rer la transition Ă©cologique et solidaire par le renforcement du fonds d’accĂ©lĂ©ration de la transition Ă©cologique dans les territoires. Enfin, de manière inĂ©dite, sera publiĂ© en annexe un rapport sur l’impact environnemental du budget de l’État.

Le PLF 2024 est un texte qui traduit notre prioritĂ© en faveur du pouvoir d’achat et de la baisse de la pression fiscale pour les mĂ©nages. Le travail doit en effet continuer de payer. Pour ce faire, et pour que le partage de la valeur soit accentuĂ©, les salariĂ©s qui bĂ©nĂ©ficieront de titres accordĂ©s par les entreprises dans le cadre de programme de rachats d’actions verront celles-ci allĂ©ger d’impĂ´t. 

  Afin d’assurer la poursuite de la protection de tous les mĂ©nages contre l’inflation, le barème de l’impĂ´t sur le revenu a Ă©tĂ© revalorisĂ© en fonction de celle-ci de près de 4,8 %. De la mĂŞme manière, le PLF 2024 prĂ©voit une revalorisation de 4,8% de certains minimas sociaux de ce qui est un engagement massif du gouvernement et de notre majoritĂ© de l’ordre de 18 milliards d’euros au total pour les plus prĂ©caires. Les bourses des Ă©tudiants sont augmentĂ©es et les loyers du Crous gelĂ©s.

Enfin, ce texte a Ă©tĂ© enrichi par de nombreux amendements pour la protection des mĂ©nages et des plus pauvres : la dĂ©fiscalisation de la prime carburant et transport versĂ©e par les employeurs ou encore la prolongation du dispositif « Coluche » qui permet une dĂ©duction d’impĂ´t Ă  hauteur de 75 % dans le cadre de dons Ă  des associations jusqu’Ă  1 000 euros ont Ă©tĂ© adoptĂ©es. Les crĂ©dits pour le dĂ©veloppement de la vie associative sont en hausse de près de 10%.

En tant que Rapporteure Générale de la Commission des Affaires sociales, j’ai pu soutenir des mesures anti fraude pour préserver notre modèle de protection sociale dans le cadre du PLFSS. Ce PLF pour 2024 souligne également nos efforts pour éviter toutes les fraudes sociales et fiscales sur le budget de l’État. Les moyens liés à l’administration fiscale, tout comme la sécurité des agents sont renforcés. Par son article 19, les contrôles contre la fraude en ligne sont également facilités par l’usage des données numériques. 

Par ailleurs, plusieurs dispositions sont consacrĂ©es au renforcement des sanctions, avec la crĂ©ation d’un dĂ©lit qui permettra de pĂ©naliser davantage les organisateurs de montage de fraude fiscale ou par la mise en place d’une peine complĂ©mentaire en privant les fraudeurs de leurs droits sur les rĂ©ductions et crĂ©dits d’impĂ´t sur le revenu et d’impĂ´t sur la fortune immobilière.

Ce PLF bĂ©nĂ©ficie donc Ă  tous. Aussi bien du cĂ´tĂ© des mĂ©nages protĂ©gĂ©s par l’inflation, que des entreprises qui verront leur attractivitĂ© et compĂ©titivitĂ© renforcĂ©es par le dĂ©but de la suppression de la CVAE. Nous pouvons en ce sens nous rĂ©jouir de la poursuite la baisse des prĂ©lèvements obligatoires rĂ©duits de 50 milliards d’euros (rĂ©partis par moitiĂ© entre les mĂ©nages et les entreprises) sous le prĂ©cĂ©dent quinquennat et ĂŞtre fiers de voir la lutte contre la fraude renforcĂ©e aussi bien dans le PLFSS que dans le PLF. 

Ce PLF rĂ©pond donc aux dĂ©fis posĂ©s Ă  la France pour l’éducation, l’emploi, et la transition Ă©nergĂ©tique, mais aussi la sĂ©curitĂ© de tous les Français dans un contexte international de plus en plus tendu. Face Ă  nos oppositions qui prĂ©voyaient une myriade de taxes et de nouvelles dĂ©penses, oui, nous pouvons ĂŞtre fiers collectivement de ce budget 2024. 

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