On en parle en ce moment : la loi Rist

On en parle en ce moment : la loi Rist

Améliorer le système de santé par la confiance.

La Loi promulguée le 26 avril 2021 traduit le volet non financier du Ségur de la santé, rénove la gouvernance des hôpitaux, permet de déployer le service d’accès aux soins (SAS), augmente le champs de compétence des sages-femmes et simplifie les coopérations entre professionnels de santé.

On en parle en ce moment en raison de son article 33 sur l’intérim médical.

En effet, cet article oblige les directeurs d’établissements hospitaliers à respecter le plafond de l’intérim médical fixé à 1170 € pour 24h.

En raison de la pénurie de médecins dans certaines spécialités telles que l’anesthésie-réanimation ou les urgences, les intérimaires peuvent pratiquer des tarifs allant jusqu’à 3000 €/24h, ce qui entraîne d’énormes surcoûts d’argent public pour les établissements et, surtout, déséquilibre les services hospitaliers puisque certains médecins quittent l’hôpital pour ce mode d’exercice beaucoup plus lucratif.

Dans les territoires les plus fragilisés par la faiblesse de la démographie médicale ainsi que par la crise sanitaire, les directeurs d’établissements craignent une fermeture de certains services si les médecins intérimaires refusent le contrôle des tarifs imposés par la Loi. Pour cette raison, le Gouvernement a proposé de retarder la mise en œuvre de la loi pour d’une part, faire une cartographie des établissements les plus sensibles et d’autre part, attendre la mise en place de la  prime de solidarité territoriale qui va permettre aux médecins hospitaliers d’être davantage payés que les intérimaires quand ils iront travailler dans d’autres établissements de leur territoire au-delà de leurs obligations de service.

L’objet de cette Loi n’est pas d’interdire l’intérim médical quand il est indispensable pour assurer la continuité du service public hospitalier. Il s’agit seulement d’en limiter les dérives et de le rendre exceptionnel afin qu’il ne devienne pas le mode d’exercice prépondérant de la médecine hospitalière. 

Au delà, du sujet de l’intérim médical, il me semble nécessaire de ré-interroger le mode de financement des professionnels de santé dans notre pays.

Pouvons-nous accepter des rémunérations allant de 1 à 10 pour un même métier ?Pouvons-nous accepter de rembourser 25 € la consultation du médecin généraliste ?

Pouvons-nous continuer à tolérer ces dérives de l’intérim médical ? 

Notre sécurité sociale est la base de la cohésion de notre société, l’hôpital public fait partie de ce pacte républicain. Posons alors les bonnes questions pour les préserver !

Lire aussi : Ma proposition de Loi.

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