LCP : Faut-il forcer les médecins à s’installer dans les zones sous-denses ?

Les débats que nous avons eu à l’Assemblée nationale ont été très riches. À de multiples reprises, la question de la coercition a été évoquée par certains de mes collègues. Les propositions étaient multiples: forcer les nouveaux médecins à s’installer en zone sous-dense, ne pas leur accorder de conventionnement avec la Sécurité Sociale s’ils s’installent en zone sur-dotée… Si je comprends que ces solutions soient proposées face à la gravité de la démographie médicale en France, la coercition reste une fausse bonne idée.  Pourquoi ? 

  1. Dans les nombreux pays où de telles mesures ont été mises en place (Canada, Allemagne, Japon…), elles n’ont tout simplement pas fonctionnées. Souvent,  les jeunes professionnels se sont installés dans des zones limitrophes aux zones désertiques. Au final, les villes ont été vidées de leur médecins au bénéfice des grandes banlieues sans pour autant augmenter le nombre de médecins dans la ruralité.
  2. Seulement 15% de nos étudiants en médecine envisagent aujourd’hui d’exercer en libéral. Les forcer à s’installer dans certaines zones ne ferait que réduire ce pourcentage déjà faible. Il y a plus de 20 000 postes disponibles dans les hopitaux, les étudiants préfererons choisir une spécialité hospitalière au lieu de  s’installer comme médecin généraliste, creusant ainsi encore plus le manque de médecins « de cabinet ». 

Dans l’émission Ça vous regarde sur LCP j’ai pu rappeler que le conventionnement sélectif n’est pas la solution.Retrouvez l’intégralité de l’émission « Accès aux soins : la loi santé est-elle à la hauteur ? « .

Retrouvez l’intégralité de mon intervention ici

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