Vous êtes quelques uns à m’écrire pour me demander de ne pas voter le texte à venir concernant le pass sanitaire, suivant les annonces du Président, en prétextant défendre la liberté, la démocratie.
Je passe les menaces de mort contre plusieurs députés, les menaces de violences si jamais ce texte est voté, ou encore les excès ignobles comparant le président à un dictateur ou encore des comparaisons avec la Shoah….
Avec l’augmentation excessivement rapide du variant delta et le risque d’une quatrième vague épidémique, nous serons amenés à examiner à l’assemblée un texte qui porte l’obligation du pass sanitaire (vaccination complète, PCR négative récente ou infection récente) et la vaccination obligatoire des soignants.
Je n’ai pas encore le texte pour pouvoir me prononcer sur ses détails, mon travail de parlementaire va être de proposer des amendements si cela me parait nécessaire.
Néanmoins, sur le principe de vaccination pour les soignants et celui du pass sanitaire, le gouvernement aura mon soutien.
Certains considèrent cela comme de l’autorité, je considère plutôt qu’il s’agit de responsabilité.
Que dirait-on d’un gouvernement qui laisserait le variant prospérer et créer une quatrième vague comme nous l’avons déjà par trois fois subi ?
Que dirait-on si nous ne mettions pas en œuvre tout ce qui est possible pour éviter de « re » fermer restaurants, cinéma, entreprises ?
Que dirait-on de notre gouvernement alors que de nombreux pays européens ont déjà adopté un équivalent du pass sanitaire (Danemark, Italie, Allemagne, Autriche, Portugal, Grèce…) ?
Surtout, que dirait on si les réanimations étaient à nouveau remplies, alors que les soignants n’en peuvent plus ?
Le vaccin nous protège des formes graves de la maladie et diminue la transmission du virus.
En évitant la diffusion du variant delta, on évitera l’apparition de nouveaux variants éventuellement plus dangereux encore.
Au-delà, que penser de l’attitude de refus du vaccin alors que prendre soin de l’autre et le protéger est le fondement même de l’engagement et de l’éthique du soignant ?
Et que peuvent penser les hommes et les femmes des pays plus pauvres exposés au virus et à la mort sans accès possible au vaccin devant des attitudes d’enfants gâtés ?
Il est donc urgent d’inciter fortement à la vaccination ? C’est ce que font le Président et son gouvernement, en responsabilité !
Je tiens d’ailleurs à saluer les groupes politiques de l’opposition qui soutiennent ces principes – seuls les extrêmes utilisent de façon scandaleuse cette crise à des fins politiques. La situation est telle que l’unité et le rassemblement des Français sont importants.
Je tiens aussi à saluer aussi les millions de Français qui ont pris rendez-vous pour se faire vacciner dans les jours qui viennent…
Je terminerai par cette phrase d’Elie Wiesel (Mémoire à deux voix) : « La liberté de ne pas être libre est peut-être aussi une forme de liberté ».
Stéphanie Rist
